Alors que la garantie du libre-choix des personnes en situation de handicap et des personnes âgées est une priorité affichée des pouvoirs publics, les rapports en faveur de l’essor de l’habitat inclusif se multiplient. Il faut reconnaître que ce type d’habitat regroupé, inscrit au cœur de la cité et assorti d’un projet de vie sociale et de services d’accompagnement, coche de nombreuses cases.
L’habitat inclusif, une solution intermédiaire entre domicile et établissement.
Alors que la garantie du libre-choix des personnes en situation de handicap et des personnes âgées est une priorité affichée des pouvoirs publics, les rapports en faveur de l’essor de l’habitat inclusif se multiplient. Il faut reconnaître que ce type d’habitat regroupé, inscrit au cœur de la cité et assorti d’un projet de vie sociale et de services d’accompagnement, coche de nombreuses cases.
Pour Dominique Libault, auteur du rapport Grand âge et autonomie, respecter la liberté de choix des personnes âgées suppose d’offrir des alternatives au domicile et à l’EHPAD. « Pour cela, un accent fort doit être mis sur le développement d’habitats groupés (résidences autonomie, résidences services, habitat inclusif et intergénérationnel) pouvant proposer des services collectifs (restauration, loisirs, blanchisserie, etc.) et organiser une mixité sociale ou intergénérationnelle ».
L’habitat inclusif présente l’avantage de combiner la réponse domiciliaire et un bouquet de services adaptés. Comme le formulent certains, c’est choisir d’habiter chez sois avec la possibilité d’apporter à ses occupants l’aide nécessaire à l’autonomie. L’habitat inclusif est accompagné, partagé et inséré dans la vie locale, ce qui permet aux personnes de vivre chez elles sans être seules et de rester des habitants acteurs et non des résidents accueillis.
Le développement de l’habitat inclusif, une priorité pour la politique publique d’autonomie.
L’habitat inclusif répond au souhait de 85 % des Français de vivre le plus longtemps possible chez eux. Ainsi qu’à leurs besoins grâce à une approche personnalisée et décloisonnée des services médico-sociaux. Les études démontrant la corrélation entre autonomie, santé et adaptation du logement ne manquent pas. Un logement inaccessible augmente les risques de perte d’autonomie et d’accident, tandis qu’un logement adapté favorise le prolongement de l’activité et la participation sociale. L’accompagnement d’auxiliaires de vie à leur domicile est également rassurant pour la personne et les proches.
Au regard des objectifs publics de désinstitutionalisation des personnes en situation de handicap au profit d’un cadre de vie en milieu ordinaire et du pic de vieillissement de la population à venir, l’accent doit être mis sur le développement de l’habitat inclusif sur le territoire dès à présent.
L’habitat inclusif est répond alors aux nouveaux besoins des personnes âgées et ceux en situation de handicap.
L’habitat inclusif dans le Réseau AUXI’life
A ce jour, le Réseau AUXI’life intervient dans plusieurs habitats inclusifs pour adultes en situation de handicap psychique ou moteur lourd. « Cette première incursion nous a permis d’étudier de l’intérieur ce modèle qui apporte une réponse au désir des personnes âgées dépendantes ou handicapées de ne pas aller en établissement médico-social » , explique Frank Nataf, directeur général du Réseau AUXI’life. « L’habitat inclusif relève d’une logique d’accompagnement et de services et non pas d’accueil. C’est stimulant d’imaginer que l’aide à domicile peut se réinventer grâce à une offre complémentaire à l’existant. »
Séverine, responsable de secteur à Caen, ne voit que des atouts pour les habitants, comme pour les intervenants.
« Les résidents gardent une certaine autonomie dans la mesure où ils sont chez eux et ont une vie sociale. Ils se retrouvent pour les fêtes, pour faire des activités ou des jeux de société… Le tout en bénéficiant d’un service d’aide 24h/24, assuré par un auxiliaire de vie présent sur place, qui peut intervenir rapidement en cas d’urgence ou accompagner les habitants en fonction de leurs besoins pour un transfert aux toilettes, un lever, un coucher, servir à boire, ramasser un objet tombé par terre… C’est un système sécurisant et rassurant pour eux, comme pour leur famille. Cet entre-deux entre l’établissement et le domicile apporte une solution aux personnes nécessitant un accompagnement et un cadre sécurisé. Du côté des auxiliaires de vie, travailler en habitat inclusif, c’est bénéficier des avantages de l’aide à domicile avec moins de déplacements et de fractionnement de tâches. Lorsque j’étais auxiliaire de vie, j’assurais des créneaux de 7h. J’appréciais particulièrement cette parenthèse dans la semaine. »